Le mot de Sam

Le mot de Sam


Cher visiteur,



Je suis un jeune Béninois et j'ai toujours vécu dans l'Atacora, une région sauvage et montagneuse du Nord du Bénin, riche en beautés naturelles mais pauvre en ressources. J’ai entamé dans ma vie un nouveau projet : l’alphabétisation.

L’éducation des jeunes passe par les adultes avec qui ils vivent dans leur maison et société. Donc, imagine un monde où plus de 50% des adultes ne savent ni lire et écrire : comment ce monde peut-il prospérer ? Comment les adultes pourront-ils sensibiliser les enfants ? Comment les informer au sujet du SIDA, des IST, des dangers de l’accouchement à domicile, et sur certaines mauvaises pratiques traditionnelles telles que l’excision ? Toutes choses si courantes dans notre pays. C’est vrai que ce problème interpelle le gouvernement ; mais avec la crise économique actuelle il ne peut pas être au même moment à la fois.

Pour remédier à cela j’ai commencé moi-même, avec mes propres moyens, l’alphabétisation des adultes de toute profession désireux d’apprendre à lire et à écrire. J’ai recruté, dans le cadre de l’année scolaire 2013-2014, cinq professeurs pour le niveau d’étude secondaire et un maitre alphabétiseur pour le niveau primaire.

À l’heure où tu me lis, l’activité a bien démarré. De 17h à 21h tous les soirs, les cours ont lieu dans une petite salle d’école que nous louons. Pour la formation des adultes, nous sommes autosuffisants : les contributions des adultes permettent juste de payer les professeurs.

Cependant, au cours des entretiens avec ces élèves adultes ils m’ont soumis un problème : qu’ils ont beaucoup d’enfants analphabètes au village. Aussitôt j’ai visité ces villages ; et les constats faits sont désagréables. J’ai trouvé près de 50 enfants âgés de 5 ans et plus analphabètes et vivants dans un milieu où il n’y a ni école, ni électricité, ni eau potable, des centres de santé très éloignés, et dont la plupart des femmes accouchent à la maison. On m’a aussi montré des enfants orphelins et maltraités. Vraiment, j’ai été touché au cœur par ce que j’ai vu. Que deviendront ces enfants ? Quand l’État pensera-t-il à eux ?

Ma vision face à ce problème : J’ai décidé de travailler encore plus et alphabétiser non seulement les adultes, mais également les enfants. Pour cela, il est nécessaire de rassembler ces enfants dispersés dans les villages et les loger dans la petite ville de Natitingou, où ils pourront étudier et rentrer régulièrement voir leurs parents. Grace à mes moyens et avec l’aide des parents, je prendrai en charge leur alimentation et toute la vie quotidienne. Nous sommes prêts à enseigner dès la rentrée 2014.

Mais les investissements sont lourds, et nous n’avons actuellement aucune aide, ni d’ONG, ni de l’État. Nous avons besoin d’aide pour construire un dortoir, un module de classe et un réfectoire. D’où la question que je n’ai pas cessé de me poser : comment trouver l’argent pour l’école ?

C’est alors que je me suis souvenu que j’avais déjà servi de guide à des touristes français au Bénin, ainsi que des volontaires humanitaires qui en profitaient pour découvrir le pays, et que ces touristes aimaient réellement découvrir ce pays et ses habitants. Alors, pourquoi ne pas proposer des voyages guidés, dont le revenu irait à l’école ? Pourquoi ne pas associer les visiteurs occasionnels à nos cours, nos jeux, nos enseignements, en plus du programme classique de découverte du pays ?

Pourquoi mettre ensemble l’éducation et le tourisme ?  C’est pour permettre à ses enfants et adultes de bénéficier de certains dons, des sensibilisations, des amis, des conseils auprès des étrangers qui viennent visiter notre pays. C’est aussi permettre à ces touristes d’être témoin de la gestion de ce que je reçois comme aide extérieur. Chacun peut apporter ses connaissances, son aide, ou simplement être là.

J’espère que ce projet a attisé ta curiosité, et que je n’ai pas trop fatigué avec mes problèmes d’alphabétisation, et professeurs et élèves ensemble, nous prions pour que ce projet d’école aboutisse !

A bientôt à Natitingou !

Salami Adam, dit « Sam »
Fondateur du projet Graine de Baobab

contact en France


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